La faune de Guadeloupe

La faune guadeloupéenne ne fait pas partie des plus effrayantes. Loin des populations que connait sa cousine la Guyane, elle n'abrite aucune espèces dangeureuses. On peut alors classer ses habitants sauvages en 8 catégories :

  • Amphibiens
  • Crustacés et mollusques
  • Insectes et araignées
  • Mammifères (terrestres et marins)
  • Oiseaux
  • Poissons d'eau douce
  • Récifs coralliens 
  • Reptiles (terrestres et marins)

LES AMPHIBIENS

Ils apprécient tout particulièrement l’humidité ambiante qui peut atteindre 90 %.
Il existe 4 espèces d’hylodes (plus connues sous le nom de grenouille) dans l’archipel guadeloupéen, dont deux, l’hylode de Pinchon et l’hylode de Barlagne sont spécifiques de la Basse-Terre et ne se trouvent nulle part ailleurs alors que les deux autres, l’hylode de la Martinique et l’hylode de Johnstone se trouvent aussi dans de nombreuses îles des Petites Antilles.
La nuit, leurs concerts , produits par les hylodes mâles pour inviter les femelles à se reproduire ou pour marquer leur territoire, bercent les habitants de l'archipel .



LES CRUSTACÉS ET MOLLUSQUES

Avec une biodiversité aquatique des plus riche, les îles de Guadeloupe abritent de nombreux crustacés et mollusques.

  • Sur terre, on observera alors régulièrment des bernard l'hermite se balader en bord de mer ou dans les forêts sèches du littoral de Grande-Terre.
  • En eau douce, on compte une douzaine d'espèces de crevettes appelées ouassous ou cacador et pouvant atteindre 30cm de long - sont particulièrement fragiles. Leur survie dépend de la qualité des eaux dans les rivières et les estuaires, elles sont en particulier très sensibles à la présence de substances polluantes telles que les pesticides, les détergents ou les hydrocarbures, savons, shampoing...
  • 59 espèces de crustacés sont recensées en Guadeloupe dont le « crabe de terre » ou « crabe blanc », le « crabe cé-ma-faute», « crabe abab », « crabe de palétuvier », « crabe zagayas », « crabe cirique », « crabe colimo ».
  • Les espèces de « langouste Royale » et « langouste Brésilienne » sont  caractéristiques des fonds marins du Grand Cul-de-Sac Marin et se retrouvent aussi bien dans les herbiers que dans les récifs. Les langoustes (Panulirus argus, P.guttatus) sont en régression.
  • Le récif corallien abrite 81 des 158 espèces de mollusques référencées. La population de Lambis (Strombus gigas) est toujours en régression malgré des arrêtés existants (interdiction de capture pendant la période de reproduction, taille minimale).

 


LES INSECTES ET ARAIGNÉES

En Guadeloupe, il n'y a pas grand chose à craindre...

  • Même si la morsure de la grande scolopendre, mille-pattes venimeux, peut être très douloureuse, son mode de vie discret diminue les risques de rencontre.
  • Les araignées sont toutes sans danger pour l’homme. Même l’impressionnante mygale de la Soufrière, espèce endémique du volcan, est complètement inoffensive.
  • ​Les plus à craindre sont finalement les moustiques parfois très abondants sur les côtes ou dans les milieux humides. La grande diversité des milieux favorise une très grande richesse du monde des insectes encore mal connu pour certains groupes.
  • La forêt tropicale humide est très propice aux coléoptères et la Guadeloupe abrite le plus gros du monde, le Dynaste hercule, appelé aussi scieur de long, qui peut atteindre 17 cm de long et 20 cm d’envergure en vol.
  • On y trouve aussi des phasmes ou cheval à bois, champions du camouflage malgré leur taille parfois impressionnante.
  • ​Les papillons, de jour ou de nuit, sont également nombreux et certains sont endémiuqes à la Guadeloupe et aux Petites Antilles comme la nymphale du Figuier (Marpesia petreus damicorum), la nymphale de l’Ortie (Biblis hyperia hyperia), le Soufré Montagne (Pyrisitia leuce antillarum),ou encore le Thécla de la Sensitive (Ministrymon azia).
  • Les libellules, dont les larves se développent dans l’eau, s’observent aux abords des rivières ou des plans d’eau. La Guadeloupe et ses dépendances compte à l’heure actuelle 37 espèces d’Odonates
  • Les gastéropodes terrestres de Guadeloupe sont encore mal connus. Il existe une trentaine d’espèces forestières, dont une dizaine serait endémique.

LES MAMMIFÈRES

  • Le raton laveur (Procyon lotor minor) appelé localement racoon, vit dans de nombreux habitats, non loin de l’eau. Il a pour habitude de tremper sa nourriture dans l’eau avant de la manger, ce qui lui a valu son nom de raton laveur. De moeurs plutôt nocturnes, il reste difficilement observable la journée...
  • ​La mangouste, importée des Indes en 1887 pour lutter contre les rats qui ravageaient les champs de canne à sucre, est un petit mammifère carnivore au corps et au museau allongés à la queue longue et effilée. Elle devient particulièrement invasive et cause des dommages importants à la faune locale (elle se nourrit généralement d’invertébrés).
  • Les chauves-souris sont largment présentent dans l'archipel avec pas moins de 13 espèces qui les représentent. Cependant, elles sont aujourd’hui menacées de disparition, car sensibles aux catastrophes naturelles, à la destruction de leur habitat par l’urbanisation et la déforestation. Toutes les espèces de chauves-souris sont protégées sur le territoire de la Guadeloupe. Il est donc interdit de les détruire, mutiler, capturer, enlever ou de les perturber intentionnellement.
  • Les eaux de Guadeloupe accueillent de nombreuses espèces de cétacés, qui, comme les siréniens dont faisait partie le lamantin, sont protégés par l’arrêté du 27 juillet 1995. Il est alors possible de croiser dans l'archipel : les dauphins (représenté par 9 espèces dont le grand dauphin, le dauphin tacheté pantropical, le dauphin de fraser...), le grand cachalot (Physeter macrocephalus; le plus grand des cétacés à dents), le cachalot nain (Kogia sima; plus rare), la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) qui migre de décembre à mai dans la caraïbe pour se reproduire et mettre bas, l'orque naine (Feresa attenuata, très difficile à observer), le globicéphale tropical (Globicephala macrorhynchus).

A l’exception des chauves-souris et des mammifères marins, tous les mammifères de la Guadeloupe ont été introduits accidentellement ou volontairement par l’homme, raison pour laquelle certaines espèces de chauves-souris sont uniques au monde.


LES OISEAUX

Les 277 espèces d'oiseaux présentent en Guadeloupe sont répertoriés dans deux grandes catégories: les forestiers et les marins.

Les forestiers
En forêt tropicale humide on trouve 9 espèces  endémiques de Guadeloupe et des Petites Antilles.

  • Le Pic de Guadeloupe (Melanerpes herminieri), strictement endémique à l'archipel, colonise divers habitats  : forêt (humide et sèche), forêt marécageuse ou mangrove. Vous l'avez probablement déjà croisé ou entendu !
  • On retrouve également en Guadeloupe 8 autres espèces endémiques des Petites Antilles : la Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri), le Moqueur grivotte (Allenia fusca), le Trembleur brun (Cinclocerthia ruficauda) le Colibri madère (Eulampis jugularis), la Paruline caféiette (Setophaga plumbea), le Saltator gros bec (Saltator albicolis), le Martinet chiquesol (Chaetura martinica) et le Tyran janeau (Myiarchus oberi) .

Les marins

  • Le Grand gosier ou pélican brun (Pelecanus occidentalis) fréquente largement les anses et ports de Guadeloupe. Sa technique de pêche en piquet est spectaculaire. Il a donné son nom à la commune du Gosier et est son emblème.
  • Le Fou brun (Sula leucogaster) passe lui souvent inaperçu avec son vol rasant l’eau et ses couleurs foncées. C’est une espèce sédentaire.
  • La frégate (Fregata magnificens) est surnommée  « Mal fini » en raison de sa queue en ciseaux. Le mâle est noir et remarquable par la présence d’une poche rouge sous la gorge qu’il gonfle pendant les parades nuptiales. La femelle et les juvéniles sont tachés de blanc sur le dos et la poitrine.
  • Les sternes à manteaux blanc viennet régulièrement nicher dans le Grand cul-de-sac Marin  :  
    - Petite Sterne des Antilles (Sterna antillarum)  est commune mais généralement localisée dans les Grandes Antilles et au nord des Petites Antilles. Son bec est jaune à pointe noire.
    - Sterne de Dougall (Sterna dougalli), est répandue aux Antilles mais reste localisée. 

Les zones littorales hébergent une multitude d’oiseaux. 29 des 62 espèces nicheuses connues en Guadeloupe y nichent (dont 11 oiseaux marins). 8 espèces inféodées aux zones littorales humides y sont présentes :
- le Héron garde-boeuf (Bubulcus ibis)
- l’Aigrette neigeuse (Egretta thula)
- le Crabier Bois (Nycticorax violacea)
- le Kio (Butorides striatus)
- le Kio jaune (Ixobrychus exilis)
- la Pintade (Rallus longisrostris)
- l’Echasse (Himantopus mexicanus)
- la Pluvier de Wilson (Charadrius wilsonia)

Plus d'informations sur les oiseaux sur : http://www.amazona-guadeloupe.com


LES POISSONS D'EAU DOUCE

Les poissons sont naturellement peu présents dans les rivières de Guadeloupe. Les plusfaciement observables sont le mulet et les colle-roches mais d’autres espèces ont été introduites telles que les guppys (prédateur redoutables des moustiques), les platys ou les tilapias.


LES RÉCIFS CORALLIENS & FAUNE ASSOCIÉE

Les fonds marins qui bordent l'archipel guadeloupéen sont un trésor de vie. Par erreur, on associe souvent les coraux à une espèce végétale mais il s'agit bien d'un animal, un invertébré marin, indispensable à notre survie et à celle des océans. Ils forment l'un des écosystèmes les plus spectaculaire au monde. L’unité de base des coraux est le polype. Il forme des colonies allant jusqu’à des milliers d’individus reliés les uns aux autres par du tissu vivant. Leur prolifération est lente mais les coraux peuvent atteindre des tailles immenses et vivre très longtemps. Les polypes se développent sur un substrat dur et rigide ou caoutchouteux selon les espèces. Chaque espèce bâtit son squelette d’où l’extraordinaire variété de formes que l'on rencontre sous l'eau. La clé de la formation des récifs réside dans leur collaboration (symbiose) avec des millions d’algues unicellulaires : les zooxanthelles. Les récifs coralliens protègent le littoral et les poissons de l’action des vagues et de l’érosion. Ils créent ainsi des lagons dans lesquels les conditions sont favorables pour le développement de mangroves ou de prairies sous-marines. Les espèces associées aux récifs vont souvent pondre ou passer l’un de leurs stades de croissance dans l’environnement protégé formé par les mangroves ou les herbiers. Le Grand Cul-de-Sac Marin, plus long récif corallien des Petite Antilles avec ses 29 km, abrite 50 espèces de coraux.

Les récifs coralliens et les eaux de l'archipel, hébergent quantité d'habitants colorés   :

  • Poissons :  perroquet, chirurgien, coffre, ange, mérous, demoiselle, poisson lézard, poisson lion, barracudas, diodons, carrelets, murènes, baliste, poisson papillon...
  • Invertébrés : oursins, lambis, étoiles de mer, anémones...

LES REPTILES

Les reptiles terrestres

  • Les serpents : les espèces présentes en Guadeloupe parfaitement inoffensives. On en recense auourd'hui 2 : la couresse des Saintes et la couresse de Guadeloupe que l'on croise très rarement sur les îles de Terre-de-Haut et Terre-de-bas.
  • Les lézards : petits êtres parfois peu farouches, les lézards grouillent en Guadeloupe. Couleur, taille, morphologie... la diversité d'espèces présente en Guadeloupe permet des observations toujours très différentes les ues des autres. On trouve également sur les terrasses et dans lzes maisons des Mabouyas, lézards nocturnes. 
  • Les iguanes : stars de toute heure, les iguanes sont facilement observables en Guadeloupe. On dénombre deux espèces :
    - l’iguane des Petites-Antilles (Iguana delicatissima), endémique et encore bien présent à Petite-Terre et à la Désirade, c'est malheureuseùment aujourd'hui une espèce menacée de disparition. 
    - l’iguane vert (Iguana iguana) originaire d’Amérique du Sud

Les reptiles marins

  • Les tortues : 5 espèces de tortues marines s’alimentent dans les eaux des Antilles dont trois qui viennent pondre sur les plages de Guadeloupe :
    -  la tortue luth (Dermochelys coriacea)
    - la tortue verte (Chelonia mydas)
    - la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata)

La surpêche et l'exploitation des océans par l'Homme rendent les tortues fragiles et fait baisser de manière affolantes leur population. En Guadeloupe, nombre d'organismes et bénévoles sont investis dans la sensibilisation sur les dangers qu'encourent les tortues marines dans nos eaux et sur nos terres en période de ponte. Parmis les organismes de référence en Guadeloupe, le Réseau Tortues Marines de Guadeloupe œuvre depuis plus de 25 ans pour protéger ces reptiles.